bon ben je me lance...
MINUIT SONNAIT AU CLOCHER DE L’ABBAYE
Et la nuit battait son plein !
On avait illuminé toutes les ruelles
De mille et une chandelles.
Car c’était la nuit du charivari !
Des troubadours et des bouffons, des cracheurs de feu et des baladins…
Un cortège de rire et de joyeux bandits,
Agitant de profanes statuettes
Faites de tomates, de cive et de COURGETTES.
... Des idoles d’enfants impies
Que l’on s’apprêtait à embraser
Dès que la foule aurait ABORDE
La dernière maison du village,
Au pied du château hautain…
Les feu follets comme un étrange balisage…
Les bandits réclamaient leur part du butin
Se venger des nobles et de leurs ENTOURLOUPES,
Des promesses de Dieu et de son paradis abstrait
… Manger autre chose qu’une maigre soupe
Quand les riches, eux, savourent leur CAFE AU LAIT…
MIROIR, MIROIR…
Dis-moi qui est le plus infidèle ?
Dis-moi si ces révolutionnaires d’un soir
Se sont fait couper leur zèle
Par la rumeur de la demeure en pleurs ?
Car, c’est en ces lieux
Qu’un moine pieux avait par malheur
Assassiné au nom de Dieu
Une jeune fille fraîche comme la rosée,
Débauchée comme une damnée.
D’un bébé
Elle avait accouché,
Et depuis lors, les sanglots de cet enfant
Nourrissaient les murs noirs
Du manoir, cloîtré à l’abri de tout espoir.
L’œil de la foule devint brillant,
Les masques de fête tombèrent.
C’est contre un silence apeuré qu’ils se BUTERENT.
Les bouches grondaient et scandaient
Des insultes et des menaces d’affamés.
Les voix dans un seul et même écho toujours plus fort réclamaient :
DITES-NOUS DONC DANS QUELLE CHAMBRE VOUS LA SEQUESTREZ !