Elle erre entre les ruines oubliées d’un temple qui n’est plus.
Lasse, épuisée, bannie d’entre les bannies.
Dans sa chrysalide, celle qui hier était princesse, celle qui hier était déesse
Est aujourd’hui seule avec sa mémoire qui enfin s’ouvre,
Comme pour encore plus l'amender.
Elle expie cette faute qu’elle ne sait plus,
Celle qu’on ne dit pas,
Ce crime d’avant les temps nouveaux.
Éloignée dans ce monde qui n’est pas le sien, elle pleure des larmes de cristal,
Ressentant plus encore le manque de ceux qui étaient siens.
Parfois, au détour d’une vie, elle croit les reconnaître,
Dans les sourires des passants, dans les mots badauds, mais il n’en est rien…
Ce ne sont que des âmes perdues, impies, spectres de croyances délirantes.
Elle sait que bientôt viendra le temps de la délivrance,
Juste avant que le monde ne s’effondre,
Juste avant le renouveau,
juste avant que le phénix ne se réveille,
Elle sait qu’elle quittera ce corps qui n’est pas le sien et qui l’emprisonne
Pour redevenir celle qu’elle a toujours été.
Mais les chairs lui font mal,
Et elle trébuche encore…
Les mots écrits prennent enfin leur sens.
Les pièces éparpillées une à une qui s’unissent
l’effraient quelque peu
De prendre conscience,
de se rappeler,
Et l’esprit qui s’éveille,fait resurgir la douleur…